GP du Canada : une fête réussie malgré les grincheux!



Les grincheux n’ont finalement pas réussi à voler Noël. Ils auront même trouvé le moyen, par leurs pitreries en marge du Grand Prix du Canada, à devenir une source de divertissement pour les touristes qui n’ont pas manqué de prendre en photo les maNUfestantes et la maNUfestants pour rapporter un souvenir original de leur visite à Montréal. J’imagine déjà les conversations à Paris, Tokyo, Berlin, Londres ou Chicago. Ils vont se bidonner pendant un bon moment. « Ils sont fous ces Québécois », dirait Obélix en avalant un gros sanglier autour de la table ronde du  village gaulois qui résiste à César. Cela dit, les manifestants ne les auront pas empêchés de bien manger, bien boire et danser tout leur saoul. De toute évidence, ce week-end à Montréal, ils étaient plus nombreux ceux à vouloir faire la fête que ceux qui souhaitaient venir la gâcher. Et c’est tant mieux.

Journée magnifique, plus de 100 000 spectateurs enthousiastes venus encourager leurs pilotes préférés et aucun incident déplorable à signaler, ni en piste, ni à l’extérieur de la piste. La fête, n’en déplaise à ceux qui jalousent les fêtes auxquelles ils ne sont pas invités, a eu lieu et fut une réussite. Je m’en réjouis, même si certains grands luminaires de notre belle démocratie s’empresseront de m’inviter à me taire, m’exiler en Slobavie subméridionale (là où règne la terrifiante tyrannie du régime des slobaveux) ou à changer de métier pour devenir vestiaire à l’Alcazar. Je les en remercie à l’avance de leurs suggestions qui prouvent à quel point ils ont à cœur mon avenir. Ça me touche. Ils m’excuseront toutefois de les ignorer et de continuer à m’exprimer, à vivre au Québec et à pratiquer avec passion ce fabuleux métier de journaliste et communicateur qu’est le mien depuis maintenant plus de trente ans.



Lewis Hamilton est devenu dimanche le septième pilote différent à remporter un Grand Prix en autant de courses cette saison. C’est du jamais vu. La victoire du Britannique ne fait qu’ajouter de l’intérêt à ce championnat des plus relevés. Je me réjouis aussi de la deuxième position du Français Romain Grosjean, le premier podium à Montréal pour un pilote de l’Hexagone depuis la 2e place de Jean Alési en 1995. Heureux aussi de voir Sergio Perez, un jeune Mexicain qui nous démontre chaque semaine son immense talent, monter sur la 3e marche du podium à la suite d’une brillante gestion de ses pneumatiques.

Le fiancé de ma fille, un Américain d’origine mexicaine, aura de quoi se souvenir de son premier Grand Prix à Montréal, lui qui était venu de Cincinnati pour l’occasion. D’autant qu’il fut agréablement surpris de croiser autant de compatriotes mexicains (plusieurs centaines selon lui) tout au long du week-end. C’est aussi ça le Grand Prix. Les Mexicains qui viennent en touristes au Québec et non le contraire. Il y avait aussi des Brésiliens, des Vénézuéliens, des Colombiens, sans parler des Américains, des Européens et des Asiatiques qui sont venus juste pour ça. Évidemment, il est difficile pour certains d’accueillir la visite quand on a la tête dans une casserole et un tout petit carré rouge pour cacher ce nombril que l’on aime tant admirer. 

Revenons plutôt à la fête sportive. Tout au long du week-end, on a pu constater à quel point les nouveaux règlements favorisent les pilotes et non leurs montures. Entre le plus rapide et le 15e temps, les écarts étaient généralement de sept dixièmes de seconde. Neuf des douze écuries inscrites ont marqué des points depuis le début de la saison. Seules Catheram, HRT et Team Marussia font encore de la figuration. Ce qui n’empêche pas de constater qu’à quelques reprises, Vitaly Petrov de Catheram était le plus rapide en vitesse de pointe au milieu de la longue ligne droite du Casino, là où l’on retrouve le fameux « speed trap » ou, dans une traduction un peu boiteuse, la « trappe de vitesse »! Les voitures de ces trois petites écuries ne sont pas moins rapides que les autres, elles sont tout simplement moins agiles dans les virages.

C’est cette remarquable agilité qui est à la base de la fascination qu’exerce la Formule 1. Des amis qui assistaient à un Grand Prix pour la première fois sont revenus éblouis par la brutalité des freinages et la fulgurante relance des voitures au point de corde. Une subtilité que la télévision ne réussit pas à montrer. Une subtilité qui n’en devenait que plus évidente au cours d’une course de F1 précédée par les épreuves de soutien en CTCC, Formule 1600, Coupe Porsche 911 GT3 et Challenge Ferrari. « Il y avait une progression, un crescendo qui menait à l’ultime catégorie », a résumé un de ces amis qui se promettait de revenir l’an prochain. Je l’avais prévenu que la course automobile, particulièrement la F1, est une drogue dont on peut rapidement devenir accro.

Je préfère tout de même cette drogue-là à toutes les autres qui ramollissent le cerveau et remplissent les coffres déjà bien remplis du crime organisé. Mais ça, c’est un autre débat.