Une défaite qui a fouetté les Alouettes


La victoire des Alouettes face aux Blue Bombers de Winnipeg vendredi soir dernier a fait du bien. Même si personne ne voulait le reconnaitre, perdre sept matches de suite, même si deux de ces défaites avaient été subies au cours du calendrier préparatoire, n’est jamais plaisant. Rien n’est meilleur pour le moral qu’une victoire convaincante. Cela s’est reflété toute la semaine dans le vestiaire des Alouettes.

C’est une bien bonne chose alors que les Stampeders de Calgary, qui ont souvent été une bête noire pour vos Moineaux, s’amènent en ville. Ces mêmes Stampeders qui avaient déclassé la bande à Marc Trestman par la marque de 38-10 le 1er juillet dernier au Stade McMahon. Menés par Drew Tate, ils avaient été dominants avec 453 verges nettes en attaque contre seulement 208 pour Montréal. À mi-chemin du premier quart ils avaient déjà enfoncé 17 points dans la gorge des Alouettes.

« Je ne connais pas l’équipe qui s’est fait battre à Calgary » a résumé le demi-inséré Jamal Richardson avec un sourire moqueur qui en disait toutefois très long sur l’état d’esprit des Alouettes suite à cette défaite. Même si personne n’a voulu parler de match revanche ou se dire heureux de retrouver les Stampeders moins de deux semaines après cette humiliante soirée de la fête du Canada, il est clair qu’aucun joueur des Alouettes n’a encore digéré cet affront. « Nous savons maintenant qui nous sommes après le match de vendredi » a poursuivi Richardson. « Nous devons continuer de jouer ainsi : avec rapidité, avec discipline et en contrôlant le ballon. C’est ça le football des Alouettes et c’est comme ça que nous voulons affronter les Stampeders. »



Dans la victoire, le demi de coin Seth Williams et le demi-défensif Wopamo Osaisai ont tous deux connu une soirée difficile. Pendant toute la soirée tant Buck Pierce qu’Alex Brink ont décoché leurs balles en leur direction sans jamais se soucier des joueurs couverts par Billy Parker, Jerald Brown ou Kyries Hebert. Tant Williams qu’Osaisai ont souvent dû pécher en commettant de l’obstruction, écopant de coûteuses pénalités.
« Je suis conscient que je dois mieux jouer, que je dois m’améliorer et me déplacer plus intelligemment sur le terrain » a concédé Osaisai. « Je travaille là-dessus à tous les jours et je suis reconnaissant d’avoir une autre chance de prouver que je peux aider cette équipe » Osaisai, un ancien champion sprinteur dans sa jeunesse (Il a déjà couru le 100 mètres en 10.47), sait qu’il a la rapidité pour mieux faire pendant l’absence de Dwight Anderson qui demeure sur la liste des blessés en raison d’une dislocation à un doigt.

Lui et Williams ont toutefois l’appui indéfectible de leurs coéquipiers. Le maraudeur Kyries Hebert s’est porté à leur défense à la veille de l’affrontement contre les Stampeders : « Ce sont deux très bons joueurs. Ils sont ici pour une raison. Ils ont toute ma confiance. Je sais qu’ils ont aussi la confiance de nos entraîneurs. Ils ont le talent, l’intelligence et tout ce qu’il faut pour contribuer aux succès de l’équipe. Maintenant ce qu’il nous reste à faire c’est de tous bien jouer individuellement et collectivement au niveau de la tertiaire afin d’enrayer l’attaque des Stampeders. »

Il y a du feu dans les yeux des joueurs. Il y a aussi un esprit de corps qui apparaît plus clairement après deux semaines de saison régulière malgré la vingtaine de nouveaux visages dans le vestiaire des Alouettes. La défaite face aux Stampeders a fait mal à l’orgueil. Elle a fouetté les égos. Elle est restée coincée au travers de la gorge de plusieurs et même la victoire face aux Bombers n’a pas suffit à faciliter sa digestion. Aucun joueur ne veut l’admettre publiquement, même si en reniant l’équipe qui s’est effondré en Alberta c’est un peu ce qu’a fait Richardson, mais tous auront la rage au cœur lorsqu’ils sauteront sur le terrain pour affronter les Stampeders et venger leur honneur.

Il y a parfois des défaites nécessaires. Celle que les Alouettes ont subi à Calgary au début du mois est peut-être de celles-là.