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Alouettes: mieux défendre, pour mieux régner!



Le nouveau coordonnateur défensif des Alouettes de Montréal, Jeff Reinebold, considère que sa mission est de s’assurer qu’Anthony Calvillo soit en possession du ballon le plus souvent possible. Depuis l’ouverture du mini-camp à Orlando, Reinebold ne cesse de répéter aux joueurs de la défensive : « Nous avons le meilleur quart arrière de l’histoire du football. Nous devons enlever le ballon des attaques adverses et le remettre à Calvillo. » La défensive se voudra plus agressive et plus que jamais, tentera donc d’attaquer les quarts adverses.

Il n’est pas peu fier de rappeler qu’il était du personnel d’entraîneurs à Las Vegas quand Anthony Calvillo a fait ses débuts dans la LCF. « De pouvoir me retrouver ici pour ce qui pourrait être la dernière saison de Calvillo dans le football, c’est une chance incroyable de boucler la boucle. Ce gars-là est un athlète remarquable, un homme extraordinaire qui aura surmonté bien des obstacles pour devenir l’un des plus grands de tous les temps. »

L’ancien entraîneur-chef des Blue Bombers de Winnipeg est encore un passionné, un être sensible et émotif qui souhaite contribuer aux succès de l’équipe en exploitant au maximum le talent dont il disposera au moment d’entamer la saison régulière. « Ce que vous allez voir ne sera pas tellement différent que ce que vous avez vu depuis l’arrivée de Marc Trestman à Montréal. Les standards n’ont pas changé. L’entourage de l’équipe demeure le même, la culture d’entreprise aussi. Nous bâtissons simplement sur les fondations qu’ont établies nos prédécesseurs. Il y a eu de bonnes défensives et de bons instructeurs ces dernières années à Montréal et je me dois d’être à la hauteur des standards d’excellence qui ont été établis avant moi et, si possible, de les élever un peu plus. »



Reinebold se définit d’abord et avant tout comme un pédagogue soucieux d’enseigner de nouvelles techniques, de nouvelles stratégies et de nouveaux concepts de jeux à ses joueurs. « Mon père a été entraîneur de baseball professionnel pendant trente ans et c’est un enseignant dans l’âme. Il m’a tout appris. Marc Trestman aussi m’apprend beaucoup même si je ne le connais que depuis peu de temps. Ce qu’il a accompli à Montréal est remarquable. J’aimais beaucoup travailler avec June Jones (entraîneur-chef de l’université South Methodist). Nous avons été ensemble pendant sept ans. Pour moi, de le quitter, ce ne fut pas une décision facile à prendre. Mais Marc aura réussi à me convaincre de commettre ce que je qualifierais d’acte de foi. Depuis, j’ai eu la chance de rencontrer tous les autres adjoints, Mike (Sinclair), Marcus (Brady), Andy (Bischoff), Jean-Marc (Edme), Carson (Walsh) et Matt (Sheldon). À chaque fois, j’ai été épaté par leurs qualités humaines et leur expertise de football. Je comprends pourquoi cette organisation a connu tant de succès avec Marc Trestman. »

Très volubile sur le terrain, Jeff Reinebold ne se fait pas d’illusion. Ce sont les joueurs qui lui permettront de connaitre du succès. « Je suis à leur service. Ce sont eux qui me guident. Ce sont eux qui détiennent toutes les clés. » Au sujet des spéculations à savoir si la défensive des Alouettes passera d’une 4-3 à une 3-4, le coordonnateur Reinebold préfère parler d’une défensive polymorphe. « On n’est pas marié à un schéma. Nous croyons que si vous vous mariez à un schéma, vous vous peinturez dans le coin. »

Il va plus loin. « Un livre de jeu n’a jamais gagné un match de football. Un schéma offensif ou défensif n’a jamais gagné un match de football. Un entraîneur n’a jamais gagné un match de football. Ce sont les joueurs qui gagnent ou perdent des matches de football. » Et les joueurs de qualité, il estime en voir à profusion depuis le début de ce mini-camp à Orlando. « Tout commence par Jim Popp. C’est lui qui nous fournit les joueurs extraordinaires qui nous permettent de gagner. C’est ce qu’il fait depuis des années à Montréal et c’est lui le véritable architecte de cette équipe. Notre rôle, en défensive, est de mettre en place une structure et de concevoir nos stratégies, de planifier les X et les O selon les forces de nos joueurs. L’important, c’est qu’ils soient à l’aise avec ce que nous leur demandons d’exécuter sur le terrain, c’est aussi simple que ça. Le succès ne dépend jamais des entraîneurs, mais bien des joueurs. Je regarde les joueurs dont je dispose présentement et mon premier constat c’est que ce sont, pour la plupart, des athlètes polyvalents et ça, c’est un gros atout. »

À Winnipeg, Reinebold avait la réputation d’être plutôt extravagant et même un peu fantasque. Il aura fait un long pèlerinage en Europe et dans le football collégial américain avant de revenir dans la LCF. C’est un homme mature qui a vaincu un cancer de l’estomac qui prendra les commandes de la défensive des Alouettes. Quand il en parle, il doit refouler ses larmes. En nous montrant sa cicatrice sur le ventre, il nous a dit : « C’est un rappel de la fragilité de l’existence. Je me souviens quand le médecin m’a annoncé que j’avais un cancer. C’est un mot difficile à encaisser. Mais il vous confronte à deux possibilités. Cette maladie me définira comme humain ou c’est un cadeau qui me révélera que je suis assez fort pour la vaincre. J’ai eu des médecins fabuleux. J’ai eu la chance de pouvoir m’en tirer. Et je crois, même si je ne me considère pas un exemple à suivre, que je ne suis pas meilleur que les autres, que ce cadeau, le cancer, m’aura permis de montrer à mes enfants comment vivre. Je ne leur ai pas montré à mourir, je leur ai montré, en gagnant mon combat, comment vivre. C’est pourquoi je suis reconnaissant d’avoir traversé cette épreuve. C’était douloureux? Oui. Inquiétant? Oui. Je ne serais pas humain si je prétendais le contraire. Mais, je n’ai jamais cru que j’avais surfé ma dernière vague, coaché mon dernier essai ou embrassé ma femme pour la dernière fois. »

Je vous prédis que les joueurs voudront bientôt se défoncer pour Jeff Reinebold tant cet homme-là possède un charisme indéniable.