Euro: En attendant le début des quarts de finale...

À la veille du début des quarts de finale, les équipes étudient leurs adversaires. Voilà donc quelques enseignements du premier tour chez les huit rescapés qui, je l’espère, vous permettront de regarder les rencontres des prochains jours d’un autre œil.



RÉPUBLIQUE TCHÈQUE
- Malgré le pire départ des 16 participants, la République Tchèque s’est qualifiée pour les quarts de finale en remportant le groupe A
- Les Tchèques apprennent vite (1): après avoir pris une leçon contre les Russes, ils ont revu leur copie en reconversion défensive.
- La défense tchèque a toutefois ensuite eu la vie plus facile face à des Grecs peu inspirés et des Polonais en manque de réalisme.
- Les Tchèques apprennent vite (2): privés de Rosicky, ils ont trouvé la parade pour bien jouer sans lui après 30 minutes face à la Pologne.
- C’est grâce à leurs arrières latéraux, qui apportent le surnombre au milieu, que les Tchèques compensent l’absence de leur maître à jouer.
- Le flanc droit tchèque, avec Gebre Selassie et le rapide Jiracek qui permutent souvent, est une des révélations du tournoi.

PORTUGAL
- Le Portugal s’est qualifié en étant bon quand Cristiano Ronaldo était mauvais et en étant très bon quand leur vedette a évolué à son niveau.
- Nani s’est mis en valeur offensivement, grâce à sa disponibilité, son altruisme et au fait qu’il ne s’arrête jamais de jouer.
- Les arrières latéraux apportent régulièrement le surnombre au milieu et quand ils voient l’espace, n’hésitent pas à s’impliquer à l’attaque.
- Le bloc défensif du Portugal est solide, discipliné et occupe bien le terrain.
- Le bon replacement en perte de balle a permis de limiter les contre-attaques adverses.
- L’équipe laisse cependant trop centrer, et son côté gauche est faible défensivement. Mais maintenant que Ronaldo travaille davantage, cela pourrait s’améliorer.

ALLEMAGNE
- L’Allemagne est la seule équipe qui a remporté ses trois rencontres du premier tour.
- Jouant avec beaucoup de sérieux, elle est très réaliste et la confiance enfin trouvée de son buteur Gomez l’y aide beaucoup.
- Elle est facilement capable de faire tourner le ballon, mais a parfois manqué de précision ou de dynamisme. Quand ça arrivera, elle sera encore plus dangereuse.
- Le caractère offensif de ses joueurs latéraux (ailiers et défenseurs) et son trio Khedira - Schweinsteiger - Özil peuvent étouffer l’adversaire retranché dans son camp.
- Même quand le jeu est cadenassé, l’Allemagne est capable de se créer des occasions.
- Depuis le début du tournoi, l’Allemagne a aussi laissé ses adversaires hériter d’un nombre (anormalement) élevé de possibilités de but.

GRÈCE
- Avec l’Angleterre, la Grèce est certainement le quart de finaliste qui a fait la moins bonne impression au premier tour.
- Dans l’adversité, elle commet trop d’erreurs à la relance, multiplie les mauvaises passes et son milieu de terrain a du mal à bien servir ses attaquants.
- Sa défense, qui lui a valu de gagner l’Euro 2004, est capable de perdre la tête, et de se placer de façon à ouvrir des boulevards aux adversaires.
- Son flanc gauche a été régulièrement mis à mal, ce qui lui a coûté sa seule défaite du tournoi.
- Offensivement, elle compte avant tout sur les ballons aériens, mais envoie souvent des grands coups de botte difficiles à négocier.
- La Grèce ne s’avoue cependant jamais vaincue et peut compter sur des remplaçants capables de la relancer quand elle est en difficulté.

ESPAGNE
- L’Espagne aborde les quarts de finale en possédant la meilleure attaque (merci l’Irlande) et la meilleure défense de la compétition.
- On connaît l’excellente circulation du ballon chez les Espagnols. Mais leur pressing en perte de balle peut lui aussi être impressionnant.
- Iniesta dispute un excellent tournoi: bien placé pour recevoir le ballon, auteur de passes tranchantes, il est aussi très attentif et combatif.
- Attaquant spécifique ou non? Si oui, Torres semble être le seul à rentrer en considération pour le moment.
- Contre ses deux adversaires les plus sérieux, l’Espagne a rarement été souveraine et manque de solutions quand on la tient à distance du but.
- Elle cherche davantage à passer par l’axe que par les flancs: ça peut aider l’adversaire à fermer la porte.

FRANCE
- La France a alterné le bon et le moins bon au premier tour: contre l’Espagne, elle devra être à son meilleur.
- Elle est capable, comme son adversaire en quart de finale, de développer un jeu fait de passes courtes.
- Dans les moments difficiles, elle peut toujours compter sur son gardien Lloris, auteur d’arrêts spectaculaires depuis le début du tournoi.
- Benzema joue en pointe, mais il manque cruellement de présence dans le rectangle. Par contre, son apport à la construction du jeu n’est pas négligeable.
- Ses milieux de terrain doivent s’infiltrer dans les espaces devant eux et y faire preuve d’efficacité.
- Dans un mauvais jour, les Français se marchent sur les pieds et comptent trop sur les qualités individuelles de Ribéry, Nasri et Benzema.

ANGLETERRE
- Malgré sa qualification, l’Angleterre n’a été convaincante dans aucune de ses rencontres du premier tour.
- Gerrard est le joueur-clef de l’équipe. Il a une excellente vitesse d’exécution et même quand son équipe est mauvaise, il peut la sauver.
- L’équipe joue de manière très négative et défend très bas. Elle pourrait vouloir donner une leçon de catenaccio aux Italiens !
- Elle doit sa place en quarts de finale grâce à son efficacité sur les phases arrêtées et à des buts inscrits de la tête.
- L’Angleterre envoie souvent des longs coups de botte vers l’avant : ses attaquants sont rapides mais gagnent peu de ballons aériens dans ces situations.
- Qui jouera devant ? Quand il est monté au jeu, Walcott a beaucoup apporté. Mais il y a fort à parier que Rooney sera seul en pointe.

ITALIE
- L’Italie a fait taire ses détracteurs en franchissant de belle manière le premier tour et en prenant souvent l’initiative dans le jeu.
- Elle joue avec une défense à trois. Si les latéraux qui l’entourent réussissent les transitions en récupération et en perte de balle, elle contrôle le match plus facilement.
- Quand l’adversaire joue bas, elle est capable de profiter des espaces à l’entrée du rectangle et d’exercer un gros pressing pour récupérer le ballon.
- Par contre, s’il joue haut et limite l’espace de manœuvre des latéraux, l’Italie souffre.
- Elle a aussi connu des fins de rencontre difficiles contre l’Espagne et la Croatie.
- Ses attaquants Cassano, Balotelli et Di Natale ont tantôt raté de grosses occasions tantôt inscrit des buts libérateurs. Mais sa source d’inspiration, c’est Pirlo.