Euro - Analyse : La logique du terrain respectée

On peut dire que les deux équipes qui sont sorties du difficile groupe B y étaient les meilleures. L’Allemagne sera le seul quart de finaliste à avoir remporté ses trois matchs de groupe. Quant au Portugal, il a battu les Pays-Bas emmené par un Cristiano Ronaldo retrouvé.



Déjà bon quand sa vedette était à côté de ses pompes, le Portugal a prouvé ce dimanche qu’il méritait sa qualification. Même ses 10 premières minutes difficiles en témoignent car après avoir trop reculé et encaissé, il a rapidement corrigé la situation.

Il doit quand même trouver une solution à sa faiblesse à gauche, puisque tous les buts qu’il a concédés dans cette compétition viennent de là. Sur ce 1-0, Van Persie, sans le ballon, est intelligemment allé sur le côté, ce qui a permis à Robben de rentrer dans le jeu et de servir Van der Vaart, qui a conclu d’un superbe tir enroulé du pied gauche.

Presque au même moment, l’Allemagne prenait l’avance : il « suffisait » aux Néerlandais de marquer un deuxième but pour être virtuellement qualifiés. Mentalement, ils ont très mal géré cette situation. Ils ont commencé à courir comme des poules sans tête, n’ont plus essayé de construire, laissant des espaces tant entre les lignes que dans leur dos.

Le ballon allait d’un côté à l’autre et les Portugais, en quête d’égalisation et tout heureux de se montrer enfin dangereux, ont dans un premier temps laissé des possibilités de contre à leur adversaire. Ils ont rapidement retrouvé leurs esprits et pris le contrôle de la partie.

Avant de parler des individualités Nani et Ronaldo, je voudrais souligner à quel point, à partir de cet instant, le duel entre les ailiers néerlandais et les arrières latéraux portugais a tourné à l’avantage de ces derniers. Pas particulièrement parce que les Pays-Bas ont été stériles, mais bien parce que Pereira et Coentrao ont souvent apporté le surnombre au milieu et aidé leur équipe à remporter la bataille de l’entrejeu. Dès qu’ils voyaient un espace, ils s’y engouffraient et se sont même créé des occasions !

Les arrières latéraux néerlandais ont été bien plus faibles. Willems est encore tendre pour être régulier à ce niveau. Quant à Van der Wiel, il fut un des maillons faibles de son équipe. Ronaldo l’a roulé dans la farine pendant presque toute la partie, lui qui a multiplié les accélérations. Le prodige du Real Madrid était dans un grand jour. Sa technique a fait merveille et il n’a pas seulement été inspiré balle au pied. Sur le but égalisateur, on voit que lui et Postiga reculent, amenant les défenseurs avec eux, et soudainement font demi-tour. Pereira (l’arrière droit) fait sa passe au bon moment, pour bien lancer son partenaire en évitant qu’il soit hors-jeu.

Je soulignerai aussi le rôle de Nani dans cette victoire. Très altruiste, il a toujours fait preuve de disponibilité pour ses coéquipiers. Il ne s’arrête jamais de jouer et, sauf exception, cherche en permanence un partenaire démarqué. Sa prestation ne fut pas couronnée par un but en raison d’un très bel arrêt de Stekelenburg, ce qui n’a pas empêché Nani d’offrir le 2-1 à Ronaldo.

Les deux équipes ont touché le poteau en fin de match. Ronaldo pour le Portugal, et Van der Vaart pour les Pays-Bas. Comme lors du premier but, il avait tenté sa chance de loin. C’est quand même assez paradoxal de voir que les Néerlandais ont multiplié les centres tout au long de la compétition mais ont marqué leurs deux seuls buts sur des envois à distance. Ça témoigne d’une faiblesse offensive. Ajoutez-y une défense loin d’être la plus sûre, et on se retrouve avec un 0/9.

Contre l’Allemagne, le Danemark a longtemps espéré sa qualification mais il l’avait laissée échapper lors de sa défaite contre le Portugal. Cette équipe reste quand même agréable à regarder même si pour ce tournoi, elle manquait d’expérience. Elle a quand même beaucoup de potentiel pour l’avenir, alors qu’Eriksen devrait éclore au niveau international, et Poulsen, Zimling mais surtout Krohn-Dehli (qui a encore marqué aujourd’hui) confirmer leur bon Euro.

L’Allemagne était plus forte lors de cette confrontation. Jamais, elle n’a laissé croire qu’elle se contenterait d’un point, pourtant synonyme de première place du groupe. La récompense tomba rapidement, grâce à Podolski dont c’était le centième match pour la Mannschaft.

Fidèle à leur réputation, les Scandinaves y ont cru chaque fois qu’une possibilité leur était offerte. Ils ont bien exploité un corner et Krohn-Dehli a pu égaliser. À ce moment du match, ils n’avaient pas encore construit d’action menaçante ! Il a fallu attendre le début de la deuxième mi-temps pour en voir une. De son côté, l’Allemagne a posé son jeu, fait tourner le ballon et cherché les ouvertures.

Le résultat de l’autre match a pesé sur la fin de celui-ci : en gagnant, le Danemark se qualifiait et éliminait l’Allemagne. Il a pris plus de risques et s’est fait crucifier sur un contre, ponctué par le défenseur Bender. Une victoire allemande somme tout logique.

On connaît donc les deux premiers quarts de finale de cet Euro : Tchéquie – Portugal et Allemagne – Grèce.

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